Le cri silencieux

Derrière les gratte-ciels ultra modernes de verre et d’acier, l’ancien monde coexiste, fait de béton brut et de structures massives, uniformes, usées. 
Le voyage commence dans une récurrence de balcons vides et de fenêtres sans vie, engendrant un sentiment d'isolement. Les traces de salissures et les structures cassées témoignent du vieillissement des lieux et de leur oubli. Les fenêtres, telles des yeux scrutant l'extérieur sans jamais interagir avec le monde, traduisent une solitude profonde. 
L’architecture brute, aux motifs géométriques, répétitifs et froids, accentue l’isolement des silhouettes solitaires. Au fur et à mesure de la lecture, le temps pèse de plus en plus sur chacun, l’âge avance et le corps se courbe. 
Proche de ces personnages mutiques, figés dans l'immobilité ou dans l'attente, le reflet de la tour "LIBERTY", comme une ironie, apporte une dimension symbolique, quête ou utopie ? Elle reste un concept lointain. Cette image introduit une voix, un cri silencieux venant de l'intérieur du bâtiment, expression d'une révolte étouffée, qui dénonce l'enfermement physique et psychologique de ces lieux. 
Le banc vide, symbole de l'attente sans fin, du désir de quelque chose qui ne se produit jamais, vient clore cette série dans un silence visuel. Point culminant d'un processus d'effacement, où l'humain disparaît totalement du paysage urbain, ne laissant derrière lui que des structures et des espaces figés.
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